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Texte Philosophique – Paul Henri Baron d’HOLBACH : « Système de la nature

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220px-Paul_Heinrich_Dietrich_Baron_d'Holbach_Roslin (1)« Si les hommes eussent fait attention à ce qui se passe sous leurs yeux, ils n’auraient point été chercher hors de la nature une force distinguée d’elle-même qui la mît en action, et sans laquelle ils ont cru qu’elle ne pouvait se mouvoir. Si par la nature nous entendons un amas de matières mortes, dépourvues de toutes propriétés, purement passives, nous serons, sans doute, forcés de chercher hors de cette nature le principe de ses mouvements; mais si par la nature nous entendons ce qu’elle est réellement, un tout dont les parties diverses ont des propriétés diverses, qui dès lors agissent suivant

ces mêmes propriétés, qui sont dans une action et une réaction perpétuelles les unes sur les autres, qui pèsent, qui gravitent vers un centre commun, tandis que d’autres s’éloignent et vont à la circonférence, qui s’attirent et se repoussent,qui s’unissent et se séparent, et qui par leurs collisions et leurs rapprochements continuels produisent et décomposent tous les corps que nous voyons, alors rien ne nous obligera de recourir à des forces surnaturelles pour nous rendre compte de la formation des choses, et des phénomènes que nous voyons.

 

Ceux qui admettent une cause extérieure à la matière sont obligés de supposer que cette cause a produit tout le mouvement dans cette matière en lui donnant l’existence; cette supposition est fondée sur une autre, savoir que la matière a pu commencer d’exister, hypothèse qui jusqu’ici n’a jamais été démontrée par des preuves valables, l’éducation du néant ou la création n’est qu’un mot qui peut nous donner une idée de la formation de l’univers; il ne présente aucun sens auquel l’esprit puisse s »arrêter.  Ainsi lorsqu’on demandera d’où est venue la matière , nous dirons qu’elle a toujours existé.Si l’on demande d’où est venu le mouvement dans la matière nous répondrons que par la même raison elle a dû se mouvoir de toute éternité, vu que le mouvement est une suite nécessaire de son existence, de son essence et de ses propriétés primitives, telles que son étendue, sa pesanteur, son impénétrabilité, sa figure, etc. »

Paul Henri Baron  d’HOLBACH, Système de la nature, (1770)

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